Aller au contenu

Recovery (essai clinique)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Recovery est un essai clinique randomisé et contrôlé conduit par l'Université d'Oxford, qui a pour but de tester des traitements contre le coronavirus SARS-CoV-2, responsable de la maladie à coronavirus 2019. L'essai conclut entre autres à l'efficacité de la dexaméthasone et à l'inefficacité de l'hydroxychloroquine.

L'essai démarre en , avec initialement la participation de 132 hôpitaux au Royaume-Uni[1], puis s'étend pour devenir le plus large essai au monde de traitement de la COVID‑19, impliquant 5400 personnes infectées dans 165 hôpitaux le [2].

L'essai teste différents médicaments pour leur capacité à traiter des infections sévères: lopinavir/ritonavir, dexaméthasone (un anti-inflammatoire stéroidien), tocilizumab, plasma de convalescents, hydroxychloroquine, et azithromycine (un antibiotique)[3].

Il s'agit d'une étude ouverte. Le patient et son médecin hospitalier sont informés du traitement attribué par la randomisation[3].

Le , les responsables de l'essai concluent que le traitement par l'hydroxychloroquine n'est pas un traitement efficace pour les patients hospitalisés atteints de Covid-19, et décident de stopper cette branche de l'essai. Martin Landray déclare que ces résultats préliminaires devraient « changer les pratiques médicales à travers le monde »[4],[5],[6].

Selon un rapport publié le , la dexaméthasone réduit d’un tiers la mortalité chez les patients les plus atteints par la Covid-19[7]. C'est le premier médicament dont un vaste essai clinique randomisé montre qu’il améliore la survie des patients gravement atteints[8]. Environ 2000 personnes admises à l'hôpital ont reçu de la dexaméthasone et ont été comparées à plus de 4000 patients d'un groupe contrôle[9]. Pour les patients ventilés, le traitement réduit la mortalité de 40 à 28 % (une personne sur 8 n'est pas morte grâce au traitement). Pour les patients sous oxygène, la mortalité décroit de 25 à 20 % (une personne sur 5 bénéficie du traitement). Le traitement dure 10 jours et coûte l’équivalent de 60 euros[10],[11],[7],[8]. Les résultats préliminaires sont publiés le dans le New England journal of medicine [12].

Concernant l'effet de l'hydroxycholoroquine, les résultats sont publiés le dans le New England journal of medicine : la molécule n'a pas d'effet sur la mortalité à 28 jours de patients hospitalisés[13],[14].

Une accusation a circulé sur les réseaux sociaux selon laquelle Recovery aurait utilisé des doses anormales d’hydroxychloroquine, avec l’intention de produire des résultats discréditant la molécule, information démentie par le service CheckNews de Libération[15].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « RECOVERY trial rolled out across the UK », Nuffield Department of Population Health, (consulté le )
  2. (en-GB) Sarah Boseley, « Coronavirus: world's biggest trial of drug to treat Covid-19 begins in UK », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « RECOVERY Trial », Nuffield Department of Population Health, (consulté le )
  4. « No clinical benefit from use of hydroxychloroquine in hospitalised patients with COVID-19 — RECOVERY Trial », sur www.recoverytrial.net (consulté le )
  5. Le Monde avec AFP et Reuters, « Covid-19 : l’hydroxychloroquine n’a « pas d’effet bénéfique », selon l’essai clinique Recovery », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) Sarah Boseley Health editor, « Hydroxychloroquine does not cure Covid-19, say drug trial chiefs », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Heidi Ledford, « Coronavirus breakthrough: dexamethasone is first drug shown to save lives », Nature,‎ (DOI 10.1038/d41586-020-01824-5, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « Coronavirus : un corticoïde réduit d’un tiers la mortalité chez les patients les plus atteints par le Covid-19 », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Nicolas Martin, « La dexaméthasone, un remède miracle… encore ? », sur France Culture (consulté le )
  10. « Dexamethasone reduces death in hospitalised patients with severe respiratory complications of COVID-19 », sur University of Oxford, Communiqué de Oxford University, (consulté le )
  11. « Low-cost dexamethasone reduces death by up to one third in hospitalised patients with severe respiratory complications of COVID-19 », (consulté le )
  12. « Dexamethasone in Hospitalized Patients with Covid-19 — Preliminary Report », New England Journal of Medicine, vol. 0, no 0,‎ , null (ISSN 0028-4793, DOI 10.1056/NEJMoa2021436, lire en ligne, consulté le )
  13. « Effect of Hydroxychloroquine in Hospitalized Patients with Covid-19 », New England Journal of Medicine, vol. 0, no 0,‎ , null (ISSN 0028-4793, DOI 10.1056/NEJMoa2022926, lire en ligne, consulté le )
  14. « Coronavirus : "Pas d'effet bénéfique" de l'hydroxychloroquine, selon l'essai clinique Recovery, conduit sur 1 542 patients », sur Franceinfo, (consulté le )
  15. Florian Gouthière, « Essai Recovery : les chercheurs ont-ils administré plus de trois fois la dose d’hydroxychloroquine autorisée ? », sur Libération.fr, (consulté le )

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]